Rencontre associative autour de Mme RAFFARIN et Mme MONTCHAMP  (secrétaire d’Etat aux personnes handicapées)

Le 22 novembre 2004, nous avons eu la chance d’être invités à une journée de rencontre associative organisée sur l’initiative de Catherine GENESTE, directrice de la maison des sourds et sourds aveugles du Poitou-Charentes. Nous y avions été conviées grâce au lien qui unit Anne-Marie Raffarin et Christiane Cléach, membre de CISIC et implantée, que certains d’entre vous connaissent. L’idée de Madame Raffarin était de mettre à profit cette journée essentiellement destinée aux acteurs du monde des sourds LSF (dont plusieurs associations de la région de Poitiers, où résident Monsieur et Madame Raffarin) pour provoquer une rencontre avec d’autres instances du monde de la surdité.. dont des implantés afin de tenter d’abolir le « fossé » entre les différentes « écoles » (LSF, oralistes ...).

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       Nous avions déjà eu, en 2003, la chance d’être invités à un déjeuner avec Madame Raffarin à Matignon, repas qui nous avait permis à l’époque de faire découvrir CISIC, d’expliquer notre action : ce premier contact est à l’origine de cette nouvelle invitation qui confirme la volonté de Madame Raffarin, qui ne connaissait pas l’implant avant que Christiane ne lui en parle, de donner suite à nos échanges.

       Cette nouvelle rencontre, où nous devions retrouver non seulement l’épouse du Premier Ministre mais également Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’état aux handicapés, s’est déroulée dans une excellente ambiance et nous laissera le souvenir d’une journée riche d’échanges et de partage.

Elle a débuté, pour Catherine, Christiane et moi-même, au café « Signes » dans le XIVème arrondissement. Ce café restaurant, au cadre agréable et à l’accueil souriant, travaille en partenariat avec le CATC (Centre d’Aide par le Travail et la Communication) Jean Moulin, qui accueille une trentaine de sourds ayant des handicaps associés. Le repas qui s’est tenu sur place a été pour chacune d’entre nous l’occasion d’échanges souvent passionnants avec les différents acteurs présents (trop nombreux pour être cités tous) : Catherine (située à côté de Marie-Anne Montchamp) et Christiane, placées à la table des « officiels » et présidents d’associations, ont évoqué leur parcours et présenté l’association, son travail depuis sa création. De nombreuses questions ont permis de clarifier quelques idées fausses sur l’implant, son enjeu dans le domaine de la surdité et de faire partager les difficultés et souffrances souvent associées à ce handicap. Pour ma part, je partageais ma table avec des représentants d’associations de malentendants de Poitiers, mais aussi avec François-Xavier Peltier (du CATC Jean Moulin) avec qui nous avons échangé sur les points de vue des orientations oralistes et signantes, sous l’œil (et l’oreille) intéressé(e) d’une journaliste de Madame Figaro, qui réalisait ce jour-là un article sur AM Raffarin.

       Ces différents échanges ont été souvent l’occasion de « rafraîchir » nos connaissances, de prendre du recul par rapport à notre vision de la surdité telle qu’elle est vécue dans notre action quotidienne, mais aussi de faire partager notre bonheur d’implantés, et de montrer ce que l’implant nous a permis et nous permet de faire chaque jour. La souffrance liée à la surdité est un sujet régulièrement évoqué et partagé, tous acteurs confondus, mais aussi la nécessité de dépasser les éventuels clivages oral/gestuel pour avancer ensemble vers une vie meilleure pour tous les handicapés auditifs quel que soit leur choix. La journée s’est poursuivie par une visite de l’exposition « Véronèse profane » au musée du Luxembourg puis par une réception à l’hôtel Matignon : une occasion de (re)découvrir les merveilleuses qualités d’accueil de Madame Raffarin et de son équipe, qui nous ont fait les honneurs de la maison, de son histoire, de sa vocation à être « ouverte sur le peuple ». Le talent des narrateurs, la beauté du cadre, le sens de l’accueil de nos hôtes ont achevé de transformer cette journée en un merveilleux souvenir.

       Il nous reste à renouveler l’expérience, entretenir et développer les liens ébauchés ce jour-là et un travail de rapprochement avec les différents acteurs du monde de la surdité. Du travail important, mais passionnant, pour les prochaines années !

*Un article est paru a l’issue de cette rencontre dans MADAME FIGARO n° 1061 du 24 Décembre 2004.

Sylvie Harlé