Le colloque « Malentendance et vie professionnelle », organisé,dans le cadre de l'année européenne des personnes handicapées,

 par le CISPH d'IBM France, en partenariat avec Thalès, Air France, la SNCF et la Caisse nationale d'assurance maladie, et parrainé par Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, a réuni 230 personnes (particuliers, associations, entreprises, médecins du travail, professionnels de la santé et du handicap) le mercredi 12 novembre dernier dans le grand amphi de Descartes. Animée par Patrice Drevet, de France 2, cette manifestation avait pour principal objectif, au travers d'une enquête menée par la société « L'Ouïe », de mieux sensibiliser le monde professionnel au problème de la malentendance aujourd'hui insuffisamment pris en charge dans la vie active.

CISIC a assisté au colloque qui était destiné à apporter des éléments pour permettre un meilleur accompagnement des malentendants dans leur parcours professionnels.

Après une matinée d’exposés, les tables rondes ont abordé les thèmes du rôle de la médecine du travail et celui du maintien dans l’emploi d’une personne atteinte d’une déficience auditive survenue après son embauche . Plusieurs témoignages nous ont rapporté diverses expériences professionnelles à un niveau humain et à un niveau plus technique.

 

TABLE RONDE : aptitude, aménagement

 

 INTERVENANTS

v     Médecine du travail, handicap et audition
Dr Siguet- Inspection Médicale du travail, Ministère des Affaires Sociales du Travail et de la solidarité.(Elle représente le privé)
Le médecin a cité les textes qui régissent la médecine du travail.
Il a préciser la différence entre surdité et surdité professionnelle.
Il a ensuite traité le thème du maintien dans l’emploi.

L’année 2003 est l’année européenne des personnes handicapées (PH). Elle met en avant  les règles pour promouvoir l’égalisation des chances. Le médecin du travail (mdt) a une mission préventive qu’il tient de la loi. Il fait en sorte d’EVITER L’ALTERATION  DE LA SANTE DU FAIT DU TRAVAIL ; il est habilité à prendre des mesures individuelles de mutation ou de transformation de poste et à examiner régulièrement les travailleurs avec une attention particulière aux PH.

Travail en milieu bruyant :

Le bruit est présent dans de nombreux secteurs et il a des effets importants.

Quelques chiffres...

Sur 13,5 millions de travailleurs, 21,3% ont une insuffisance auditive. En outre, 1 salarié sur 5 est gêné pour communiquer avec un collègue situé à côté de lui du fait des effets de masque.13% des salariés sont exposés à un bruit supérieur à 85 db(A). Or tout le monde ne bénéficie pas d’une protection auditive.

 

      Maladie professionnelle

 

Selon les statistiques de la CNAM, 721 maladies professionnelles sont reconnues par la sécurité sociale au titre du tableau 42. La surdité se situe en troisième position dans la hiérarchie des maladies professionnelles. En 2001, 573 cas de maladies professionnelles ont été recensés. Un nouveau texte est apparu ; le décret du 25 septembre 2003 est doté d’un intitulé plus large que l’ancien tableau 42  (« atteinte auditive provoqué par des bruits lésionnels »). L’audiométrie est désormais réalisée trois jours après le bruit là où elle n’avait lieu que 3 mois à un an après !

Le décret de 88 est un texte stipulant les mesures à prendre en fonction du niveau d’exposition sonore quotidienne. Des obligations sont fixées aux employeurs. UN ARSENAL DE MESURE EST PRIS ET LES ASPECTS TECHNIQUES SONT PRIS EN COMPTE ; l’application de la réglementation met en cohérence

·        Mise en œuvre de techniques acoustiques prévisionnelles

·        Aménagements des locaux

·        Maîtres d’ouvrage

·        Opérations de construction

·        Obligations des employeurs

·        Surveillance médicale à partir d’un niveau d’exposition continue équivalent à  85 dB(A) (dépistage tous les deux ans et tous les ans pour un bruit plus fort). Le seuil baisse à 80 dB(A)

Il semble que la surveillance dans les services médicaux en France est bien conduite. Les audiogrammes sont pratiqués à ceux qui en ont besoin. Des groupes pour lesquels le niveau de risque rend la surveillance obligatoire.

 

            Insertion, maintien et amélioration des conditions de travail

(Le terme travail est employé dans le sens où il est préservé en milieu ordinaire)

 

            L’inaptitude n’est plus réduite aux seules raisons de déficit auditif.

Pour éviter d’aggraver la surdité, les solutions techniques de prévention sont nombreuses (énumérées le matin par M. Bielec qui remplaçait Mr Cazeneuve travaillant à la direction des risques professionnels de la CNAM-TS : parmi elles, encoffrement, port de protections efficaces, cabines insonorisées...).

La malentendance ne devrait plus être un obstacle à l’exercice de l’activité professionnelle. Pour cela, des stratégies sont à développer selon plusieurs axes :

·        Aménagement de postes (par des moyens techniques)

·        Nécessaire formation complémentaire des médecins du travail

·        Dispositif de maintien dans l’emploi. Le médecin du travail s’appuie sur un réseau de compétences interdisciplinaire  avec notamment la COTOREP.
L’obligation de pluridisciplinarité est spécifiée dans le décret du 24 juin 2003. Il demande de faire appel à un intervenant en prévention des risques professionnels. A côté , le médecin du travail participe à l’étude des postes et des conditions de travail.

Nous avons donc parcouru les principaux textes qui régissent la médecine du travail et qui permettent au malentendant de garder sa dignité, son poste...

LA TRAVAILLEUR DOIT ETRE MAINTENU EN POSTE SAUF EN CAS D’INAPTITUDE RECONNUE PAR LE MEDECIN DU TRAVAIL. IL EST ALORS OBLIGATOIRE DE REPLACER LE TRAVAILLEUR .

 

v     Maintien dans l’emploi des personnes devenant malentendantes
Pratique d’un pôle maintien dans l’emploi (95, Val d’Oise)
Dr Beguin –Desroziers

Le pôle existe dans la plupart des départements français et il est composé d’intervenants à l’échelle du département. Il comprend une cellule CESAME.

 

Le PDITH (plan départemental d’insertion du travailleur handicapé) comprend trois axes

·        Insertion en entreprise (action de cellules)

·        Sensibilisation des entreprises

·        Maintien dans l’emploi (c’est là où travaille le Dr B-D)

 

Le financement est assuré par l’Agefiph, l’Etat (direction du travail), Giabca.

La composition est la suivante :

  • Un chargé de mission (juriste en droit du travail qui apporte ses compétences dans la rédaction des contrats qui lient l’employeur et le salarié)
  • Une assistante sociale
  • Un médecin (évaluation médicale, action de communication au niveau du département)

Le pôle intervient en informant, assistant administrative et en orientant vers les techniciens (ergonome, centre de bilan professionnelle).

L’origine de signalement peut-être le médecin du travail, les assistants sociaux, la COTOREP, les EPSR ( « équipe de préparation et de suivi au remplacement »;organismes qui s’occupent de l’insertion des personnes. On parle aujourd’hui de « cap mission( ?) »), le médecin conseil de la sécurit » sociale ou le salarié.

 

L’intervenante signale qu’elle trouve dommage que les cellules soient peu connus des personnes atteintes d’une déficience auditive.

 

 La cellule a de nombreuses missions dont celle d’informer, évidemment.

 

L’intervenante précise que pour fournir des aides techniques , des prothèses auditives, L’AGEFIPH attache énormément d’importance au projet de maintien dans l’emploi.

Il ne faut pas hésiter à faire appel à une cellule de maintien notamment pour le couplage avec les autres sources de financement.

 

 

Pour illustrer ses propos, Dr Béguin-Desroziers décrit de cas ayant fait appel à la cellule. Les résultats du premier sont négatifs, ceux du second sont positifs.

  • 1er exemple
    Un maçon de 23 ans atteint de surdité a un mode de communication très spécial avec son employeur ; ce dernier lui jette des cailloux sur la tête ou secoue l’échelle pour l’avertir.  Il veut arrêter son travail mais sa mère le convainc de faire une demande de reconnaissance de travailleur handicapé et de retourner à son travail 15 jours plus tard. Malheureusement s’ensuivront un affrontement physique et un licenciement.
  • 2ème exemple
    Un mécanicien-ajusteur souffre d’acouphènes. Il est au bord de l’inaptitude et du licenciement. Il demande un reconnaissance « travailleur handicapé ». Il acquiert un autre métier et cette reconversion lui permet de ne pas partir.

 

Après ces deux interventions, l’auditoire a pu poser des questions ou apporter des témoignages, ce qui a mis en évidence les points suivants :

Ø      La malentendance pose de nombreux problèmes pour les personnes devant utiliser un téléphone dans le cadre de leur travail mais ce n’est pas une cause d’inaptitude, alors que les postes de la sécurité sont des postes pour lesquels on n’a pas de solution.

Ø      Au cours des interventions, seules les exclusions ont été abordées mais le reste du champ très large des handicaps liés à la malentendance n’a pas été abordé.

 

 

TEMOIGNAGES

 

v     ( T1) Ingénieur à Thales, marié, 4 enfants

 

Atteint de surdité à l’âge de 6 ans, il a appris le français. Il a été dépisté en CM1 et a eu son premier certificat médical pour l’école à l’âge de dix ans. Sourd à 500Hz( ??). Cette surdité d’origine congénitale est réputée « non appareillable ».

Dans l’entreprise, il est chef de projets internationaux ce qui implique qu’il parle en anglais alors qu’il est complètement sourd dans cette langue ; il travaille uniquement avec des e-mails. Il énumère alors tout ce qui lui es difficile comme les manifestations sociales, les DVD non sous-titrés (« l’exception culturelle française ! »), les restaurants d’entreprises où il est très gênés par le bruit, dans ce «  lieu de socialisation ».

Il insiste sur le fait qu’il ne souffre pas de ne pas entendre mais la problématique est comportementale. C’est un HANDICAP DE LA COMMUNICATION.

Concernant les informations sur sa surdité, il rapporte qu’en 45 ans, une seule fois une personne lui a dit qu’il n’entendait rien, et d’une telle façon qu’il ne l’a pas crue. Récemment, un ORL lui a dit qu’il était sourd profond ; Son attitude à lui, c’est de ne pas se présenter en tant que malentendant parce que « ça veut  dire que je fais au moins quelque chose de mal ! ». Il préfère dire qu’il est sourd profond.

Jusqu’à 20 ans , il fallait absolument qu’il cache sa surdité. De 20 à 30 ans, il faisait au mieux sans parler. De 30 à 40 ans, c’est la tranche d’âge où l’on commence à avoir des responsabilités ; son comportement n’était pas conforme au standard habituel ! Depuis 40 ans, il a décidé quelle était la réalité. « Je décide que je suis sourd profond ».

Il précise qu’il est chef de projet et que ce sont des projets où il n’y a jamais de réunion !

Il a adopté une stratégie sociale très sélective. Il ne va que vers les gens qui le rendent vraiment heureux. Il a fait l’apprentissage de « la méchanceté maîtrisée ». Ne pas être très gentil dans toutes les situations. Ca se passe mieux depuis qu’il accepte qui il est.

Il a développé sa prothèse auditive sur PC à Thalès.

Finalement il pense s’en être sorti grâce à l’école et un métier bien payé. Son niveau de vie lui a permis de ne pas cumuler les problèmes. Il a maintenant une expérience de vie et des compétences professionnelles. Il pense qu’INTERNET lui a sauvé sa vie professionnelle.

Il a demandé une reconnaissance à la COTOREP en 98 pour avoir une formation en anglais. Il ne se considère pas comme handicapé. « A nous les sourds de faire en sorte que ce soit le problème de tous » parce que « la communication se passe toujours à deux » donc il n’y a pas le choix. C’est une négociation de tous les instants, en allant de la séduction à la méchanceté…

 

v     ( T2) Salarié d’Air France

 

Il est sourd depuis plus de 40 ans avec une perte bilatérale supérieure à 97% et la COTOREP l’a classé « travailleur handicapé catégorie B ». Depuis 72, il est intégré dans le monde du travail dans une société de conseil et depuis 74, chez Air France où il anime une équipe de 35 personnes. Il est en charge des systèmes informatiques dans les sphère économique et des finances.

Il évoque deux souvenirs :

Ø      le plus ancien et pénible
Étant tout juste diplômé ingénieur des télécommunications et embauche dans son premier emploi, il a découvert le téléphone comme étant son « instrument de torture ».
Les téléphones de l’époque se dévissaient et il a trafiqué le sien en mettant un fil de cuivre et entendre avec son contour d’oreille en position T.
Aujourd’hui, les téléphones sont utilisables par les malentendants, mais pas tous. Pour recevoir l’agrément, ils devraient tous posséder une BOBINE D’INDUCTION dont le coût est pratiquement nul.
Un autre dispositif simple, peu onéreux et efficace s’il est bien réglé, c’est un fil de cuivre qui fait le tour de la salle.

Ø      Le plus récent et agréable
On lui demande de faire 15 minutes d’exposé et 45 min de débat. Il refuse alors de participer au  colloque, puis il découvre la possibilité de la VELOTYPIE. Il accepte alors et s’appuie sur les questions lues sur retour d’écran pour développer son argumentaire. IL EST FIER D’AVOIR FAIT CELA DANS SON ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ET D’AVOIR PRIS PLAISIR A DIALOGUER EN PUBLIC.


Il salue l’exemplarité du service d’Air France pour l’insertion des personnes handicapées.

Il utilise maintenant le microphone dans les réunions, qu’il branche sur sa prothèse auditive. Le dispositif pourrait être utilisé dans toutes les salles de réunion équipées de micro. Mais les problème de normalisation des prises font très souvent obstacle sauf…dans les avions d’Air France !

Le travail en entreprise est notamment constitué de réunions et coups de téléphone, mais avant tout, c’est des relations (collègue, collaborateur, hiérarchie). En trente ans de carrières, il pense avoir fait des progrès : il avait tendance à s’isoler alors qu’aujourd’hui, même si les restaurants d’entreprise sont toujours aussi bruyant, il y va systématiquement et il trouve toujours quelqu’un (qui sait qu’il lit sur les lèvres) pour le remettre dans le fil de la conversation en quelques mots.

Il faut accepter sa surdité. « C’est une différence mais ce n’est pas une infériorité ».    Pour illustrer ce propos, le témoin nous confie qu’il a eu un correspondant anglais la semaine dernière. Il a perdu les ¾ de la conversation et il est passé pour un abruti alors qu’il aurait pu aller chercher un collaborateur. « J’ai encore beaucoup de progrès à faire, et pas seulement en anglais ! »

Selon lui, avec des outils tels que la vélotypie, les sourds et malentendants peuvent s’adapter complètement à une vie professionnelle normale.

Par la force des choses, le sourd a  des compétences telles que la patience et la persévérance face aux difficultés, la contribution au respect de valeurs humaines dans une entreprise ; il crée des richesses par son travail, qui permettront de financer en partie les aménagements dont il a besoin (plutôt que des investissements à l’extérieur : actuellement, des chois sont faits en fonction du plus grand nombre et non d’un critère d’efficacité économique pour tous. Il cite l’initiative du tapis roulant allant à 9 km/h…).

            Pour finir, l’intervenant nous donne quelques statistiques :

La proportion de cadres est de 9%, celle de cadres supérieurs est de 1%. Dans cette population, on compte 3% de personnes handicapées (sur les plans visuel, auditif et moteur) et 0% de cadres supérieurs). Il pense qu’il est possible d’inverser cette tendance et salue à nouveau l’attitude d’Air France.

Il précise que le handicap auditif ne se voit pas, donc la personne passe pour quelqu’un à l’esprit un peu lent.

 

Questions de l’auditoire/ témoignages

Comment avez-vous fait pour suivre des études ?

T1

Pour lui se n’était pas difficile dans la relation gré à gré, sous réserve de ne pas être trop loin et d’avoir une bonne vision. Il ne faisait que prendre des notes pendant les cours et n’apprenait qu’après.

T2

Sa surdité importante est arrivée une fois qu’il avait acquis l’écrit (vers l’âge de 6 ans). A l’école il était toujours au premier rang. Il a beaucoup été aidé par sa mère qui recopiait les cours ou photocopiait les cahiers de ses copains. Pour être bien employé dans une entreprise il faut au préalable avoir eu suffisamment de diplômes. Il devrait y avoir (ou il y a ?) la possibilité d’avoir un soutien financier pour les thèses, les mémoires, pour avoir la vélotypie. Le taux de malentendants ayant un bac+2 est ridicule, et même pour les autres handicaps.

Il existe des aménagements peu onéreux mais les deux problèmes sont qu’il faut le savoir et le vouloir.

 

Une personne de l’assistance signale qu’il n’y a pas que des moyens électronique  pour aider les sourds. Un ancien travailleur d’Elf Aquitaine devenu Total signale qu’on lui a affecté une secrétaire qui répondait au téléphone, l’assistait dans les réunions, réglait la hauteur de sa voix lorsqu’il  prenait la parole, venait dans ses déplacements à l’étranger. Il a dirigé un département de recherche de 100 personnes. Cette secrétaire avait un salaire normal de secrétaire. C’est un système qui devrait être appliqué plus souvent pour le personnel d’encadrement et le personnel intermédiaire.

 

Une personne signale que la cellule d’audition de Paris a été créée par le CNRS et l’université en avril 2003. Elle veut favoriser l’accès à l’université pour les personnes malentendantes, afin d’augmenter le pool d’étudiants bac+3.

Ø      Quelqu’un rebondit en disant que le pool d’étudiants malentendants ne se fait pas connaître parce que la surdité a une image sociale très négative. Le problème est donc que les médecins de prévention ne connaissent pas les malentendants. Or , selon une enquête, il y a  7 à 10% de malentendants dans la population.

Ø      Une autre personne rebondit en disant qu’elle a eu peur des conséquences de la connaissance de ses problèmes d’audition. Elle avait très bien réussit son CAPES à l’écrit ce qui lui a permis de compenser l’oral où elle faisait répéter plusieurs fois les examinateurs.

Ø      T2 renchérit en disant que son handicap avait été décelé à la visite médicale, alors qu’il voulait le cacher, et qu’il a eu beaucoup de mal à être embauché.



 

AUTRE INTERVENANT ET AUTRES TÉMOINS D’IBM

v     Médecin du travail pour IBM

Le dépistage n’est pas forcément intégré dans la pratique professionnelle.
Le médecin a un grand travail pour que la personne accepte de faire la démarche de reconnaissance de son handicap. Il a un rôle de communication, au moyen d’entretiens répétés pour que la handicap soit pris en compte et qu’une solution soit envisagée. Il faut solliciter la COTOREP et ‘autres aides.

Le malentendant a un rôle relationnel par rapport aux collègues de travail. S’ils sont éduqués, la personne aura moins de difficultés.

Il  également un rôle dans la prise en compte des malentendants dès l’équipement des salles : aménagement des locaux, toutes les techniques dont celles de vidéo-conférences.

 

Les deux gros problèmes sont ceux de l’évolution professionnelle freinée et celle des formations qui ne sont pas forcément adaptées aux malentendants.

 

v     T1

Il était technicien et produisait des puces à Corbeilles. IBM a été reprise par une autre société française. Du fait du port du masque et de la cagoule alors exigé, il ne pouvait plus communiquer. Donc depuis 3 ans , il travaille à IBM sur les statistiques pour les clients.

 

v     T2

Atteint d’une surdité brusque depuis 10 ans. Examens et opérations se sont mal passés.

Les deux démarches douloureuses étaient d’accepter sa surdité (on est bien content d’avoir une prothèse pour pouvoir discuter avec ses enfants) et sa poursuite dans le monde professionnel (c’est épuisant d’aller à la rencontre de l’autre à longueur de journée). Il dit être favorisé à IBM par la possibilité de travailler en équipe. L’accès à l’information est très important pour mettre ses connaissances à jour. Même aujourd’hui, ce n’est pas facile de rester dans son métier (salles pas aménagées, supports de communication mal faits, prise de notes pouvant être erronées…). Il a accepter de se remettre en cause en permanence. Il arrive à s’en sortir avec des copains/collègues, même s’il regrette que l’accès à l’information ne soit pas plus facile.

 

Suite à ses interventions, nous retenons deux remarques du public.

Ø      Un environnement où les sons sont trop amortis n’est pas confortable

Ø      Une autre qualité des malentendants est d’aller rapidement à l’essentiel.

Les progrès de l’ergonomie pour les personnes handicapées aident tout le monde (exemple de la télécommande, mis au point au départ pour les personnes qui n’avaient pas la capacité de se déplacer).

 

TABLE RONDE : montage des dossiers et rôle des divers intervenants

 

TEMOIGNAGE

 

Le professeur d’anglais à travers l’histoire de sont parcours, aborde les notions

  • de mi-temps thérapeutique (mi-temps assuré par le patient, payé un temps plein et un autre travailleur est payé sur l’autre demi-poste) qui permet de reprendre le travail en douceur,

  • du RAP (réseau d’aide au personnel d’éducation) du rectorat de Lille,

  • du congé longue maladie,

  • du poste de réadaptation.

 

INTERVENANTS

v     Dr Morgan, médecin du travail, membre de CINERGIE

Le travail en réseau est indispensable et l’un des partenaires est le médecin du travail. Ce dernier doit s’appuyer sur toutes les autres compétences. Dr Morgan est responsable du réseau Cap emploi, qui vise à insérer les personnes handicapées, rechercher des entreprises pour leur intégration et à assurer un suivi (sensibilisation de l’équipe de travail…).

Le réseau social qui s’est constitué sur l concept « emploi-handicap » est difficile à décrire.

Certains acteurs du réseau préviennent d’autres acteurs du réseau. Les acteurs sont dans l’entreprise (employeur, collectif de travail, salariés…) ou à l’extérieur (médecin traitant/ de sécurité sociale…). Des outils sont utilisés (mi-temps thérapeutique, invalidité…) et il existe des aides sociales (assistantes sociales, DDASS, conseil général…).

 

            La reconnaissance du travailleur handicapé nécessite un dossier que l’on doit se résoudre à constituer. Il permet l’accès aux outils d’insertion et de maintien dans l’emploi (ex : aide financière). Cette reconnaissance est conseillée par le médecin mais c’est la personne qui décide elle-même.

  • Le dossier de demande à la  COTOREP comprend des volets administratif, médical et

de description de poste de travail et des situations handicapantes.

Il y a deux procédures L’ordinaire peut prendre 3 à 6 mois et la diligentée peut obtenir une reconnaissance en un mois. Or le maintien dans l’emploi est une urgence.

  • L’AGEFIPH peut être saisie dès le dépôt de dossier . La reconnaissance n’est pas obligatoire.  Ce dossier peut être fait à l’initiative de l’employeur ou de la PH.
    L’AGEFIPH a 20 mesures telles que les primes d’insertion ou de maintien dans l’emploi, les aides techniques, les formations…
    Il faut contacter la délégation régionale et faire une demande de dossier.

Rq : pour une demande de prothèse, il faut absolument un devis de taille et joindre l’avis circonstancié du médecin du travail, indiquant si la demande de prothèse est indispensable dans l’emploi.

 

Exemple

Une standardiste de 21 ans ayant une surdité complète à gauche et étant appareillée à droite (appareil permettant de tenir le poste), avait un amplificateur au combiné téléphonique.  Mais le handicap s’est aggravé quelques années plus tard. Elle a fait a demande de visite d’un médecin du travail car la mutuelle refusait la prise en charge du remboursement des prothèses. Le médecin du travail conseille d’adresser une demande de financement à l’Agefiph, qui répond qu’elle finance la prothèse s’il cela s’inscrit dans une procédure de maintien dans l’emploi et si le handicap a évolué depuis l’embauche (audiogramme a montré une aggravation de la surdité). Le financement a été accepté sans problème après envoi d’un avis circonstancié du médecin.

v     BUCODES, Bureau de coordination des associations des devenus sourds et malentendants

73, r Riquet 75018 Paris / 01.46.07.19.74

L’intervenant aborde la problématique professionnelle du malentendant. La déficience auditive génère un cumul de difficultés (formation, maintien…) quel que soit le degré de perte auditive et l’âge auquel elle intervient. Les associations de déficients auditifs sont peu connues. Le Bucodes est une union d’associations de malentendants qui s’expriment par la parole. Certains souhaits sont réalisée en partie tels que

La prise en compte de la surdité acquise par la médecine du travail,

L’aménagement de postes de travail

L’encouragement de la recherche,

L’interdiction de licenciement hâtif,

La mesure de quotas d’emploi de PH, surtout pour les déficiences auditives,

Les aides techniques adaptées,

Les preneurs de notes ou la transcription en vélotypie

La représentation systématique des déficients auditifs et de leurs associations dans différentes structures telles que la COTOREP.

 

Remarques du président de l’Ouïe sarl :

  • La COTOREP statue sur le gêne rencontrée par le personne dans son activité professionnelle et non sur la perte mise en évidence par l’audiométrie. Il est essentiel d’argumenter un dossier.
  • Il y a beaucoup de choses à mettre au point mais la mais la France es privilégiée puisque c’est un des pays les plus riches du monde, la technologie est puissante et le système de santé est précieux

 

 

Coordonnées des entreprises ou associations présentes à ce colloque

 

BUCODES

73, Rue Riquet
75 018 Paris

Tél, répondeur, minitel D et fax : 01 46 07 19 74

BAL : 3614 Chez*BUCODES

E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Accueil le mardi de 14h à 17 heures

http://perso.club-internet.fr/bucodes/

 

CINERGIE

50, rue du Théâtre
75015 Paris
Téléphone : 01 56 77 20 09
Fax : 01 45 77 34 10
Courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

http://www.handitrav.org/

 

THALÈS

THALES Mission Insertion
45, Rue de Villiers
95 526 NEUILLY SUR SEINE Cedex

Tél :  01 57 77 84 89
Fax : 01 57 77 84 95

 

SNCF

En Ile de France :

Agence de recrutement Ile de France
23, Rue d’Alsace
75 010 PARIS

En Province :

Direction Régionale SNCF de votre lieu de résidence
(coordonnées sur le site http://www.sncf.com/rh/cad/HTML/home/accueil.htm)

 

Pour les postes de cadres (à partir de Bac +4)

Direction des cadres de la SNCF – Recrutement
121 Rue d’Alésia
75 014 PARIS